Mangaverse à Angoulême


Après avoir eu un aperçu des rencontres faites à l'occasion du festival, voici le moment de parler un peu des conférences suivies pendant les quatre jours de la manifestation. Comparé à l'année dernière il y avait nettement moins de conférences et de débats organisés dans l'espace dédié aux mangas, les salles dédiées étant aussi utilisées pour les nombreuses projections de films d'animation japonais. À cela, ajoutez le fait que nous ne sommes pas allé aux deux débats proposés, ayant autre chose à faire, comme des photos par exemple, et vous comprendrez que cette partie sera particulièrement courte. Par contre, la retranscription des conférences sur les onomatopées et celle sur la traduction devraient être mises en ligne durant le mois de mars.

 

Seconde partie : Les conférences


La toute première conférence suivie a été celle de l'initiation à la traduction-adaptation de mangas par Grégoire Hellot, le directeur de collection de Kurokawa, bien connu des forumeurs de Mangaverse. Elle s'est déroulée le jeudi soir au Pavillon Jeunes Talents devant une assistance très clairsemée. Manifestement, ce n'était pas le bon lieu, arpenté par les apprentis dessinateurs et non pas par les professionnels de l'édition ou par les fans de mangas. D'ailleurs, Mangaverse (trois personnes) et Animeland (deux représentants) composaient plus de la moitié du public, ce qui était bien regrettable étant donné l'intérêt de cette conférence. Heureusement, elle était reprise dans ses grandes lignes sous la forme d'un atelier très ludique les trois jours suivants au Manga Building ("Le mystère des bulles : comment sont traduits les mangas"), cette fois devant un public venu en nombre mais limité par l'exiguïté des lieux. Saluons au passage le grand talent d'orateur de Greg qui a animé de main de maître ses différentes animations.

Conférence
Toute l'introduction de la conférence a été consacrée au fait qu'il faut être avant tout un professionnel pour faire de la traduction.
Conférence
L'exposé des points particuliers de la traduction de mangas était abondamment illustré d'exemples précis tirés de titres édités par Kurokawa.
Conférence
De façon plutôt fine, Greg en profitait pour présenter au public les prochains titres de Kurokawa grâce aux exemples proposés.
Atelier
Du fait du manque de place dans le Manga Building, l'atelier était placé dans un bout de couloir très exigu, ce qui était fort regrettable.
Atelier
L'atelier commençait par une introduction aux règles de politesses japonaises à l'école afin d'illustrer certaines différences culturelles.
Atelier
Le public était constamment invité à participer en proposant des solutions à différents cas concrets de difficulté d'adaptation.
Atelier
Petite photo du public assistant à l'atelier de samedi. Il y avait beaucoup de monde même si la moyenne d'âge était plutôt élevée.
Atelier
Pour mieux se rendre compte de la faible largeur du lieu, histoire d'appuyer là où ça fait mal, rien de mieux que quelques photos au Fish-eye...
Atelier
... avec un petit travelling arrière. Comme on peut le voir, le dimanche a été aussi une journée à succès pour l'atelier.


La seconde conférence suivie par Mangaverse était donnée le vendredi matin. Le sujet ("Les onomatopées dans le manga") était lui aussi très intéressant et venait compléter celle de la veille sur la traduction. Réalisé par Marie-Saskia Raynal, traductrice-adaptatrice pour Sakka et Kanko, cet exposé s'était attaché à montrer la grande variété des onomatopées japonaises en rappelant souvent la difficulté de les adapter en français où la culture des onomatopées n'est pas aussi développée.

Conférence
Le succès public était au rendez-vous, la salle Mélies étant pratiquement complète malgré le manque d'informations murales.
Conférence
Voici quelques exemples d'onomatopées. Ils ont tous étés pris dans la collection personnelle de la conférencière et choisis avec soin.
Conférence
Un des points forts a été le recours abondant à des exemples parlants, permettant de bien comprendre le système japonais.


La dernière conférence que nous avons suivie (en l'absence de Tanuki, il n'y aura donc pas de retranscription) était celle de Nicolas Penedo, journaliste spécialisé au magazine Animeland. Le thème en était "De Dragonball à Death Note, une étude du shônen manga". Autant le dire tout de suite, je n'ai pas vraiment aimé l'exercice. Le formidable talent d'orateur du conférencier n'a pas toujours parfaitement caché un certain manque d'approfondissement du sujet. Mais surtout, d'après moi, il y avait un gros problème sur le fond : l'analyse était bien trop ethnocentriste car quasiment uniquement basée sur une approche occidentale de la philosophie et de la psychologie, les propos étant ainsi, pour moi, invalidés par ce type d'approche. C'est dommage car il aurait peut-être été possible d'arriver aux mêmes conclusions à partir d'une lecture plus japonaise des mêmes séries. À la limite, il aurait fallu remplacer le terme "étude" par "vision occidentale" et on aurait été parfaitement dans le sujet. Malheureusement, je n'ai pas eu l'occasion d'en discuter avec l'auteur, pris par d'autres activités.

Conférence
Hunter X Hunter était une des séries étudiées de façon plutôt approfondie pendant la conférence. Malheureusement, je ne l'ai pas lue.
Conférence
Aucun doute, le shônen attire la foule. Il n'y avait plus une place de disponible dans la salle Mélies et le public semblait plutôt connaisseur.
Conférence
Dragon Quest - La quête de Daï servait d'exemple à propos de l'absence de la mère dans les shônen.


Peu de conférences concernant le manga mais de qualité, voilà ce qu'on peut retenir de cette édition du festival. Le principal problème a été celui de la place, l'espace Franquin se révélant très inadapté sur ce plan là avec une salle Mélies sous-dimensionnée par rapport au public intéressé. La salle Buñuel étant elle trop grande, il y a réellement à se poser la question de l'adéquation du lieu. Sinon, je ne me suis pas attardé sur les ateliers organisés par les étudiants d'Eurasiam, l'emplacement difficilement accessible en plus du sujet (l'animation) ne valant pas à mes yeux les efforts nécessaires pour voir en quoi ça consistait. Idem pour les "Performances digitales" dont je n'ai aucune idée de ce à quoi elles ressemblaient et du lieu où elles se déroulaient. Évidemment, je n'ai assisté à aucune projection de film d'animation. Si je ne vais pas voir les productions japonaises au Festival International du Film d'Animation d'Annecy, ce n'est pas pour aller perdre mon précieux temps à Angoulême avec ça.

Dernière partie Angoulême 2008

 

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